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Environnement

Grand Est : l’industrie au défi de la décarbonation

Grand Est : l’industrie au défi climatique

2ème région industrielle de France, le Grand Est place la décarbonation au cœur de sa stratégie pour concilier compétitivité économique et responsabilité environnementale. Une ambition claire : réduire de 41% les émissions industrielles d’ici 2030.

Grand Est L’industrie au défi de la décarbonation

Une ambition claire : baisser de 41% les émissions industrielles d’ici 2030

Dans le sillage de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) et après l’adoption de Grand Est Région verte visant à poser une planification écologique autour de feuille de route régionale, le Grand Est se tourne maintenant vers l’enjeu de la décarbonation de son industrie.

Avec l’adoption de sa Stratégie Régionale pour la décarbonation de l’industrie, le Grand Est vise à accélérer cette dynamique avec l’objectif d’atteindre une réduction de 41 % des émissions industrielles en Grand Est d’ici 2030.

Ce cap ambitieux représente la réduction de 5 300 kilotonnes de CO₂ équivalent les émissions du secteur industriel d’ici 2030 par rapport à 2019.

Cet objectif est aussi clé pour la résilience économique : les critères extra-financiers pèsent désormais dans les décisions des investisseurs et clients. L’industrie verte est en passe de devenir une norme attendue, et non plus une option différenciante.

Ce plan repose sur des actions concrètes : soutien à l’innovation, accompagnement financier ciblé, développement de solutions technologiques bas carbone – notamment l’hydrogène, levier clé pour transformer les processus industriels et inscrire notre Région dans l’écosystème européen des grands projets autour de l’hydrogène décarboné. La réussite de cette transformation passe aussi par une montée en puissance de la formation, pour préparer les talents aux métiers de demain et renforcer l’attractivité d’une industrie plus résiliente.

Un arsenal stratégique articulé autour de six piliers

La Région et ses partenaires déploient un dispositif structuré autour de 6 piliers

  1. Mieux connaître les dynamiques carbone régionales
    La collecte et l’analyse de données environnementales – via des outils comme la grille d’impact environnemental – permettent d’orienter les politiques de soutien vers les entreprises et secteurs les plus émetteurs. En 2022, les émissions industrielles du Grand Est représentaient plus de 10 500 ktCO₂e, soit environ 25 % des émissions régionales totales.
  2. Former et accompagner les entreprises
    Des parcours de transformation sont proposés aux industriels, adaptés à leur taille et à leur exposition réglementaire (grands émetteurs, soumis à quotas, ou PME diffus). Le partenariat avec l’ADEME et les chambres consulaires permet un maillage territorial fin et des réponses adaptées.
  3. Financer la transformation
    3 dispositifs ciblés sont mis en place : le chèque vert pour les petites structures, le guichet Grand Est Compétitivité Vert pour les projets intermédiaires, et un appel à projets pour les investissements stratégiques. Ces dispositifs seront progressivement conditionnés à des engagements environnementaux concrets.
  4. Soutenir la recherche et l’innovation
    En lien avec les universités, les pôles de compétitivité et les structures de transfert technologique, la Région veut faire émerger un écosystème capable de produire des solutions locales à la hauteur des défis industriels. L’hydrogène, l’électrification des procédés ou les technologies CCUS (captage et stockage du carbone) sont au cœur de cette dynamique.
  5. Aménager durablement les zones industrielles
    L’essor des Zones Industrielles Bas Carbone (ZIBaC) doit favoriser la mutualisation énergétique et la circularité des ressources. La reconversion de sites comme Fessenheim ou les projets comme CIGEO s’inscrivent dans cette logique de transition territoriale.
  6. Mesurer l’impact et ajuster les politiques
    La fiabilisation des données, le suivi régulier des trajectoires carbone, et l’ajustement des critères de financement constituent une brique essentielle pour garantir l’efficacité des politiques publiques.

Un territoire propice aux énergies bas carbone

Le Grand Est bénéficie d’atouts énergétiques majeurs pour réussir sa transition : deuxième région française pour la production d’électricité, elle tire 48% de son électricité du nucléaire, 21% de l’éolien et se classe première pour les installations de méthanisation. En 2023, 32% de la consommation énergétique de la région était couverte par les énergies renouvelables.

Cette base solide permet d’envisager un mix énergétique bas carbone crédible et compétitif, indispensable pour électrifier les procédés industriels et alimenter les projets innovants, à l’image de la réduction directe du fer par hydrogène dans la sidérurgie ou de la production de SAF (carburants d’aviation durables) via captage de CO₂.

Des filières stratégiques à mobiliser

La chimie, la métallurgie, la verrerie et les matériaux de construction figurent parmi les sous-secteurs industriels les plus émetteurs du Grand Est. Pour ces secteurs, les marges de progrès existent : sobriété énergétique, remplacement des énergies fossiles, innovation dans le process, mutualisation des flux…

Vers une industrie durable, compétitive et attractive

L’enjeu dépasse la seule réduction des émissions. Il s’agit aussi de faire émerger un tissu industriel compétitif. La transition écologique devient un facteur d’attractivité, de relocalisation et de création d’emplois qualifiés. L’industrie de la décarbonation et les technologies vertes représentent à elle seule un nouveau moteur économique.

Comme le souligne la feuille de route régionale, il ne s’agit pas seulement de verdir l’existant, mais d’inventer l’industrie de demain au service d’un développement durable et les offreurs de solutions du Grand Est y contribueront largement.